Guatemala, acatenango - 25 mai 2002
"Ascension d'un des plus hauts volcans d'Amérique centrale"


Une vue imprenable sur le Guatemala
Acatenango, l'un des trois volcans qui surplombe Antigua, culmine à plus de 4000 mètres et offre une vue panoramique imprenable sur la région et ses volcans voisins en activité. Arrivés depuis quelques jours à Antigua, nous décidons de tenter son ascension. Plus qu'une simple randonnée de plaisir, cette ascension relève d'un réel défi sportif. Le point de départ de cette expédition se situe à 2000 mètres dans ce petit village de La Soledad où c'est également le meilleur lieu pour y trouver un guide. Manuel notre guide, prévenu le matin même de notre arrivé nous y attend. Autochtone de La Soledad, il connaît parfaitement l'endroit et nous détaille les 4 étapes de l'expédition, le bivouac dans le cratère et la descente du lendemain. Il nous rassure également sur la possibilité d'atteindre le sommet pour le coucher de soleil en comptant 4 à 5 heures de marche.
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Quatre étapes infernales
Les quatre étapes biens différentes les unes des autres rendent cette ascension intéressante pour ses niveaux de difficulté, sa faune et sa flore rencontrés. La première étape nous conduit à travers champs à la lisière d'une forêt tropicale dense. La chaleur extérieure, le poids du matériel, la difficulté de l'exercice nous obligent rapidement à nous alléger de quelques T-shirts et pulls prévus pour affronter le froid des sommets. Déjà évacuant toute notre eau, nous arrivons exténués au premier stop sous oeil amusé de Manuel, qui lui, frais comme un gardon, est habitué à gravir ce sommet en deux heures. Reposés sommairement, nos corps s'adaptent doucement à l'exercice. La traversée de cette forêt dense plantée sur un versant abrupt du volcan se fait via un sentier serpentant entre arbres, pierres et racines. Le rythme de marche soutenu que nous adoptons alors, nous amène rapidement à la troisième étape de l'ascension. Nous reprenons nos forces et avalons rapidement quelques victuailles que Eric nous a préparées avant le départ. Le sentier se découvre petit à petit pour laisser place à une végétation plus parsemée, composée de pins et de hautes herbes. Le vent jusque-là inexistant perce plus facilement la forêt et nous fournit alors l'air indispensable. Nous ressentons déjà l'altitude et chaque pas réalisé nous oblige à optimiser notre respiration. Fatigués par ces trois heures de marche en terrains accidentés à forte pentes, nous atteignons difficilement le haut du premier sommet voisin. Ici la vue sur le reste de la vallée est formidable. Le soleil, couché dans une heure et demie nous oblige à reprendre rapidement notre ascension pour la partie la plus éprouvante.

Nous n'en voyons plus la fin
Composé exclusivement de sable volcanique, le sol, friable et instable se dérobe sous nos pieds. Tous les trois pas, nous régressons d'un pas et n'avons plus l'impression de progresser. Ballottés par les rafales de vent glacial, torturés par nos ampoules et nos crampes, nous évoluons douloureusement. Notre seule motivation à continuer est la proximité du sommet, … , là-bas, à quelques dizaines de mètres.
> Quelques clichés de cette ascension
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Un défi remporté
Cette récompense tant espérée se dévoile enfin dans les derniers mètres. Le soleil, si hostile pendant les premières phases de l'ascension va disparaître d'ici quelques minutes. Encore au-dessus d'une nappe nuageuse qui a recouvert toute la vallée, il reflète des couleurs apocalyptiques. Les sommets voisins, dont le Fuego en activité, sortent de cette nappe nuageuse et donne une impression surréaliste à la fois d'isolement insulaire et de liberté. Quelques minutes plus tard, il a complètement disparu et laisse place à une nuit de pleine lune fantastique mais glaciale. La mise en place d'un campement sommaire dans le cratère, la construction d'un part vent de fortune avec quelques pierres nous achève. Un dernier effort pour partager cette bouteille de vin chilien, se réchauffer autour d'un feu de bois et nous nous écroulons, transits de froid, dans nos sacs de couchage, les uns contre les autres. Quelques heures de sommeil interrompues par des dérangements gastriques liés à l'effort réalisé, nous requinquent. Levés avant l'aube par le froid, nous nous installons sur le bord du cratère, prêt à admirer un lever de soleil aussi hallucinant que son coucher. Doucement, les couleurs de l'horizon changent et laissent apparaître quelques rayons de soleil. En l'espace de quelques secondes, toute la vallée libérée de sa nappe nuageuse se découvre. Manuel nous invite à lever le camp pour amorcer une descente au pas de course des 4 étapes si douloureusement gravites la veille. Deux heures plus tard, des tonnes de poussières volcaniques respirées, quelques faux pas et quelques grandes frayeurs de chutes, nous arrivons à La Soledad, content d'avoir réussi ce challenge.

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